A la rencontre d’Ahcène Hédir 24 novembre
Ahcène Hédir est l’auteur du roman LES RÉFUGIÉS DU CAP CAXINE –
Extrait
« Ses grands yeux noirs, son sourire radieux, presque naïf, sa bouche, d’une délicatesse et d’une pureté enivrantes, illuminaient un visage qui s’allongeait vers un menton légèrement saillant, légèrement creusé, mais bien homogène, ce qui en rendait la chute pleine de douceur. Ce corps, cependant, ne pouvait montrer la violente passion qu’elle éprouvait pour son pays. Une passion qui la brûlait de l’intérieur… »
Quatrième de couverture
Retirés au phare Cap Caxine, trois hommes insolites et rebelles exhortent Nejma, une jeune journaliste, à mener une enquête sur des massacres effroyables qui ont coûté la vie à des centaines de civils. Assez vite, la journaliste est confrontée à deux souvenirs, celui d’un garçon au sourire candide, et celui d’un photographe étrangement disparu qui lui adresse, par l’intermédiaire d’un sourd-muet, des lettres dialectiques… Révélée à elle-même sous un nouveau nom, la journaliste mène sa propre enquête et accède peu à peu à une maturité et une identité propre… Parviendra-t-elle cependant à échapper à l’emprise du photographe hégélien qui pensait se servir d’elle ? Peut-elle imaginer un instant ce qu’est devenu Hillel, ce garçon timide au regard plein de feu ? Les réfugiés du Cap Caxine est le Tome II d’une trilogie publiée dans un sens chronologique inversé. Le Secret (Tome I) est paru aux éditions 5 Sens.
Questions :
Pourquoi avez-vous décidé de traiter de l’Algérie et plus particulièrement des années noires ?
C’est une période que je n’ai pas vécu. Je suis parti d’Alger plus tôt. Ce roman est largement documenté. J’ai passé plus de six mois à lire d’abord pour me mettre en situation et me soustraire ensuite pour essayer de comprendre.
La question principale que je m’étais posé au tout début est la suivante :
Pourquoi certains jeunes sont devenus des tueurs sans pitié, alors que d’autres, ayant vécu à priori dans le même espace et la même période, ont choisi l’autre monde, celui de Nejma.
Je ne prétends pas avoir répondu à cette question avec certitude mais j’espère avoir donné certaines pistes exploitables. Je dis simplement que nous avons manqué de deux choses essentielles : une pratique sérieuse de la psychologie et un enseignement de qualité dans le domaine de la philosophie.
Les femmes ont une grande place dans votre roman, pouvez-vous nous les décrire ?
Vous avez tout à fait raison de déduire que le rôle assumé complètement que je concède à la femme dans ce roman est primordial. Je l’imagine conquérante. On retrouvera cela dans tous mes romans les 05 écrits et les deux publiés. Dans le troisième qui j’espère sera publié dans les mois à venir je le dis sans détour : l’avenir prospère et moderne de l’Algérie dépend du degré d’émancipation de la femme et son combat pour sa liberté.
Dans Les Réfugiés du Cap Caxine, Hor a été arraché à son destin de femme heureuse, Nejma a réussi à dépasser l’héritage des traditions familiales pour créer son propre monde. Rien n’est possible sans les femmes … Le bon ou le mauvais. Je voulais dire enfin que la responsabilité de la femme est plus que jamais énorme. Mais j’ai voulu aussi lui dire que c’est possible.