Lire Mabrouck Rachedi 15 janvier
Je connais Mabrouck depuis cinq ans, et à ma grande honte, je n’avais jamais rien lu de lui. Faute avouée paraît-il , faute à moitié pardonnée, du moins c’est ce que nous dit l’adage pour alléger le poids de notre culpabilité. Alors Mea Culpa !
Bien décidée à réparer mon tort, dès que j’ai eu vent de la publication du dernier roman de Mabrouck, j’ai eu une envie impérieuse de réparer une injustice, celle de ne jamais avoir ouvert le Petit Malik dont j’ai pourtant si souvent entendu parlé.
Krimo reçu, j’ai écrit à Mabrouck pour lui dire que j’allais me plonger dans la lecture de son roman, il m’a répondu sur un ton humoristique, « je ne veux pas te gâcher tes vacances »…
Cette réplique me prit au dépourvu, fit naître en moi quelques craintes, un livre a-t-il le pouvoir de mettre à mal des vacances ? Et si cela était le cas ? Il est vrai que les mots sont à la source de nombreuses dissensions. Souvenons-nous des débuts de l’humanité, de ce premier « Aïe ! » hurlé , après l’invention des premières étincelles qui brûlèrent les doigts du premier homme ingénieux. A l’instar de ce premier homme qui a grillé son premier mammouth, je refusais la défaite, j’allais me plonger dans la lecture de Krimo !
N’écoutant que ma curiosité, me sentant l’âme d’une aventurière, j’ouvris courageusement le livre…
Et… Mabrouck a la formule pour nous mettre les mots à la bouche. Dès la première page , il nous tient en haleine , impossible de lâcher Lila, pourquoi se rend-elle au Japon ? pourquoi son petit frère Krimo est-il décédé et pourquoi avait il fait le choix de l’incinération ? Pourquoi Lila a-t-elle accepté d’aller outre les préceptes de sa propre religion pour honorer la mémoire d’un frère qu’elle aimait plus que tout ?
J’ai lu Krimo d’une traite, Mabrouck Rachedi a l’art des mots qui disent la réalité ardue des quartiers sans tomber dans le misérabilisme. Il décrit le désespoir, les circonstances qui mènent certains jeunes de la cité à la délinquance, les promesses qui peuvent mener au néant. Mais, Il évoque avec luminosité les rencontres qui changent un destin, la légèreté des sentiments. Et surtout à travers ses personnages, il invite à aller vers nos semblables , il demande poétiquement à ses lecteurs d’aller à l’aventure de l’autre, parce que ce qui nous unit avant tout c’est notre humanité.Allons donc tous au Japon pour suivre Lila !
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