A la rencontre de Rachida Grairi et du Club France Réussite

Rachida Grairi, une des pionnières dans l’orientation concrète en direction des jeunes des quartiers, avait déjà été invitée aux Chroniques de Naima. Pour clore l’année scolaire, je suis allée à la rencontre de la fondatrice de l’association Club France Réussite. Force est de constater que son engagement reste intact, elle est davantage convaincue « que la découverte et le partage valent beaucoup plus que n’importe quel discours. En allant directement à la rencontre des professionnels, dans leur environnement de travail, et parfois en manipulant, les jeunes peuvent se projeter très concrètement dans le métier ».

Rachida n’aime pas les discours creux, femme d’action au parcours atypique, son leitmotiv est de ne jamais baisser les bras. Elle est capable de remuer ciel et terre pour les jeunes qu’elle accompagne une fois par mois à la rencontre de métiers dont ils ne soupçonnaient même pas l’existence (joaillier, gemmologue, ingénieur aéronautique, architecte du patrimoine, rédacteur en chef…) et des lieux prestigieux (École des Arts Joailliers soutenue par Van Cleef and Arpels, Coulisses de l’Assemblée Nationale, Cuisines de l’Elysée, Journal le Monde, et AFP, Cartier, Hermès, Le Plaza Athénée…). Ils entrevoient des possibilités différentes et nouvelles. Elle veut sortir les jeunes des quartiers d’une forme de déterminisme. Elle fait partie de ces gens discrets qui agissent pour offrir aux futurs adultes la possibilité de rêver à un avenir meilleur.

A travers le Club France Réussite, Rachida veut faire bouger les lignes. Elle milite pour le droit à l’information des jeunes en matière d’orientation scolaire et professionnelle, notamment sur l’accès aux métiers de prestige et de haut niveau, filières trop souvent méconnues de ce public. Dans ce cadre, elle travaille étroitement avec des collèges et des lycées, d’autres associations comme son partenaire les Apprentis d’Auteuil, ou encore avec des structures en charge de jeunes en réinsertion.

Le Club France Réussite fonctionne grâce à la volonté indestructible de Rachida puisqu’elle gère l’association seule et sans financement, sa rétribution à elle se trouve dit-elle avec une grande satisfaction « dans les étoiles que je vois dans les yeux de certains jeunes en visite qui se découvrent des vocations insoupçonnées ».

 

Naïma Guerziz

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Pour en savoir plus

Facebook : https://www.facebook.com/Club-France-Réussite-1618312838405548/

Pour joindre Rachida Grairi : francereussite@gmail.com



A la rencontre de Brigitte Brami alias BB.

« J’ai tenu à tricoter avec mes souvenirs marseillais les deux textes qui suivent dans leur intégralité en les laissant intacts. Ils décrivent deux détenues que j’ai connues à la même période lors de mon incarcération en 2013-2014 à Fleury-Mérogis, dans le 91. »

Dans corps imaginaires, l’auteure nous livre deux portraits, celui de deux détenues qu’elle a rencontrées lors de sa détention. Thérèse, femme élégante et gracieuse etouffe entre les quatre murs d’une prison où elle semble être arrivée dans des circonstances tragiques de la vie. Quant à Sana, elle vit la détention avec beaucoup d’aisance et de légèreté comme si son handicap  lui permettait de recouvrer une forme de liberté.

Questions à l’auteure

1)Quand avez-vous commencé à écrire ?

j’ai commencé à écrire très jeune car je suis atteinte depuis mon enfance d’une maladie génétique grave et  rare : la FMF, Fièvre méditerranéenne familiale. J’ai vécu une enfance douloureuse et solitaire que j’ai dû apprivoiser avec la poésie que j’écrivais à l’ombre d’une mort menaçante.

2)Des détenues ont-elles lu votre ouvrage ?

Rares sont les détenues qui ont lu mes livres, en revanche, les surveillantes se l’arrachaient et venaient dans ma cellule me féliciter ! J’ai appris également que mes livres avec ma photo sur la couverture  avaient disparu – avaient été volés -  de la grosse libraire du Virgin Megastore qui n’existe plus aujourd’hui et qui était en face du lieu où les repris de justice faisaient leur bizness  !

3 )Quel est votre prochain projet ?

Mon projet est d’écrire mes carnets de cavale dans le Paris où je me cachais pour échapper à la police,  entre 2009 et 2010. Ils sont presque terminés.

Biographie https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=28371

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A la rencontre de Brigitte Brami alias BB.  vspace
Brigitte Brami est née en 1964, à Tunis et vit à Paris. Après la publication d’un recueil de poèmes à l’âge de 20 ans: La Lune verte (éditions Saint Germain des près, 1984), puis l’obtention d’un Diplôme d’Études Approfondies (Master 2) en arts du spectacle, et des études doctorales en littérature et civilisation françaises. Spécialiste de Jean Genet, elle a été la première assistante de la Commissaire Marie Redonnet lors une exposition organisée par le Service de Coopération Culturelle français et l’ambassade de France au Maroc sur Jean Genet au Maroc : Jean Genet et le Monde Arabe, l’auteure s’est ensuite fait remarquer, en 2011, par le succès en librairie d’un petit livre relatant sa première incarcération à Fleury-Mérogis La Prison ruinée (Indigène édition, 2011). C’est lors de sa deuxième incarcération à la Maison d ‘Arrêt des Femmes qu’elle a finalisé les corrections de Miracle de Jean Genet (L’Harmattan, coll. « L’écarlate », 2015). Elle a également contribué à Des Solitudes – Actes du Forum du 6 décembre 2011 coordonnés par Maudy Piot, association FDFA, Editions l’Harmattan, 2013-, et à Du Corps imaginaire à la singularité du corps, Actes du Colloque du 11 avril 2015 coordonnés par Maudy Piot, association FDFA, Editions l’Harmattan, 2016, et a écrit plusieurs articles dans diverses revues, notamment dans Le Passe-Muraille : Thérèse est décédée (2014). Enfin Brigitte Brami va rééditer dans une autre collection que Écarlate, Miracle de Jean Genet, enrichi notamment de deux préfaces et revu et corrigé.


A la rencontre de Ryad Girod, l’auteur des Yeux de Mansour.

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Ryad Girod avec Les yeux de Mansour(publié aux éditions Barzakh en Algérie et chez P. O. L. en France) vient de signer son troisième roman,un récit fort, à la fois conte philosophique et constat amer de la condition de l’homme. Les circonstances déterminent-elles le sort des hommes ? Est-il possible d’échapper à la sentence du destin ? L’amour permet-il à l’être humain d’oublier sa condition de mortel ? Toutes ces questions semblent habiter le narrateur qui nous raconte le sort de son meilleur ami Mansour. 

 Mansour, est sur le point d’être décapité sur Al-Safa Square. Son ami, le narrateur, est le témoin halluciné et impuissant de cette exécution. Qui est Mansour, cet idiot magnifique qui roule dans le désert en Chevrolet Camaro rouge, descendant de l’émir algérien Abdelkader?

Questions à l’auteur

Comment êtes vous devenu auteur ? 

Je pense que c’est une histoire d’amour. Lorsque j’avais 15 ans, en allant au lycée, chaque matin, je croisais une jeune fille de mon âge dans la rue. Après échange de sourires, de bonjours, de comment tu t’appelles, tu es dans quel lycée… nous nous sommes mis à échanger des lettres. Je ne savais pas écrire, je lui faisais des dessins. Elle ne savait pas bien dessiner, elle m’écrivait de longues feuilles dans lesquelles elle me racontait sa vie, ses rêves, notre amour… et toute cette puissance que contenaient ses mots me fascinait. Naturellement, je suis devenu écrivain et elle est devenue peintre !

Que vous a apporté le prix Assia Djebar ?

Un million de dinars. Que j’ai perdu en partie. Un sac contenant le tiers de la somme que je n’arrive pas à retrouver… C’est tout moi ! A part ça, c’est une grande joie et une grande satisfaction. Un honneur immense de voir son nom associé à celui d’Assia Djebar. Ecrire, de façon évidente, exprime l’envie d’être lu. Un grand prix littéraire rend visible et permet d’élargir son lectorat. Oui, belle satisfaction.

 

Pourquoi avoir choisi l’Arabie Saoudite comme cadre de votre récit ?

Je vivais à Riyadh, en Arabie, lorsque j’ai eu l’idée et l’envie d’écrire ce roman. Quitter l’Arabie a été définitif et donc source de tristesse et de nostalgie. En écrivant, je prenais plaisir à revoir les rues et les paysages désertiques où j’aimais aller. C’est plus autour de la compréhension (possible ou pas) de notre époque que s’articule mon texte et l’Arabie et ses formidables paradoxes se prêtaient bien au traitement de ma problématique. Sans vouloir écrire un livre sur la situation du monde arabe, je voulais clairement mettre en lumière quelques aspects de géopolitique qui me révoltent profondément : De grands savants arabo-musulmans condamnés au silence et à l’oubli, le cynisme des diplomaties occidentales dans cette région…

Quel est l’accueil du roman en France depuis qu’il est publié chez P. O. L ?

Plutôt un bel accueil, puisqu’il y a eu de beaux articles dans le Figaro, La Croix,… des radios : Nova et France Culture. Mais comme je vis en Algérie, je n’ai pas encore eu l’occasion de rencontrer les lecteurs. Quelques festivals sont prévus pour cet été ( Issy près de Paris, Altagène en Corse… ) et je réjouis de ces rencontres.

 



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