Amel Chaouati /Les Algériennes du château d’Amboise 28 décembre
A l’honneur Amel Chaouati, psychologue de formation, elle exerce dans une clinique psychiatrique et en libéral. Sa vocation, lui est venue dans son pays d’origine, l’Algérie. Résidant en France depuis plusieurs années, elle s’est intéressée aux questions de l’identité de part et d’autre de la Méditerranée.
Elle a fondé le Club de lecture des amis d’Assia Djebar qui rassemble tous ceux qui sont attachés aux lettres de cette grande écrivaine, réalisatrice et académicienne. Ce Club existe depuis onze ans, il est à l’origine de plusieurs évènements autour des textes et des romans d’Assia Djebar. On y offre des lectures de l’auteure et s’y engage une réflexion plus large sur son œuvre. Toutes ces interactions ont donné lieu à un ouvrage qu’elle a dirigé, « Lire Assia Djebar ! » (Ed. La Cheminante). Cet ouvrage réunit sous forme poétique, graphique, clinique, littéraire et autobiographique, dix approches plurielles et subjectives, initiées par Le Cercle des amis d’Assia Djebar. La capacité créative que cette rencontre avec une œuvre littéraire majeure mobilise, dit combien il est indispensable de lire Assia Djebar pour comprendre notre passé et notre actualité. L’ouvrage comprend aussi une sélection d’extraits de l’œuvre d’Assia Djebar.
Amel Chaouati a aussi publié un ouvrage, Les Algériennes du château d’Amboise – La suite d’Abd el-Kader (Ed.La Cheminante) où elle met en lumière toutes celles qui ont accompagné l’illustre personnage qui a fait couler beaucoup d’encre, L’émir Abdelkader. Elle y étudie sa détention à Ambroise à travers une focalisation purement féminine. L’émir est en quelque sorte placé au second plan. On y apprend à partir d’un travail de recherche que son destin est uni à ceux et celles qui l’entouraient, plus particulièrement sa tribu, sa mère, ses différentes femmes, ses proches, les servantes, leurs maris et d’autres membres masculins de sa famille. Cette période de sa vie est jonchée par des évènements tragiques dus à l’exil. L’auteure nous offre un regard objectif sur les conditions de détention à Ambroise qui augurent de ce que sera la situation des premiers immigrés . L’exil n’y est pas voulu mais subi comme un drame .Il entraîne une perte de repères, l’oubli de soi, la folie et la mort. Les femmes y sont les premières victimes, en tant que mères et femmes, fragilisées par l’isolement territorial, elles se laissent dépérir. Cinq ans de réclusion qui ont réduit comme peau de chagrin la suite de l’émir.
Cet ouvrage dépasse largement le cadre du chef historique, il englobe l’histoire de l’Algérie, de la France et de ce passé douloureux des deux pays. Amel Chaouati nous offre un ouvrage d’une grande qualité scientifique et littéraire, un travail de mémoire qui permet d’amorcer un pont entre ces deux pays, l’Algérie où elle a grandi et la France où elle vit.
Elle sera présente au Salon International du Livre d’Alger. Souhaitons à son ouvrage encore beaucoup de succès et qu’il soit lu par le plus grand nombre comme un témoignage de notre histoire commune.