Marie St-Vaast, romancière de nos émotions. 19 août
Dans Vents Divers (Lemart Éditions), Marie St-Vaast nous emporte dans le quotidien de deux voisines. Le personnage de Mylène, jeune maman à la vie bien rangée, un mari aimant, de beaux enfants s’oppose à celui d’ Angèle, acariâtre septuagénaire, toujours à l’affût du moindre cancan.
La veuve Angèle passe son temps à épier le bonheur de Mylène par la fenêtre. Elle en est écœurée. Elle ce qu’elle aime, semer le trouble. La famille de Mylène, qui vit juste derrière sa haie lui semble trop heureuse pour l’être véritablement. A son grand bonheur, elle trouvera enfin la faille qui lui servira peut-être à détruire l’harmonie dont semble bénéficier la jeune maman.
Marie St-Vaast, de sa plume maîtrisée, parvient à donner du caractère à ses personnages. L’auteure nous fait cheminer vers une vision du monde humaniste, sans préjugés avec des accès d’espoir qui par les temps qui courent nous ravissent.
1 Depuis quand écrivez-vous? Et d’où vous est venue cette envie?
Mon rêve de toute petite fille, savoir lire ! Et quand j’ai su lire, mon rêve ultime, écrire un roman ! J’avais huit ans quand j’ai ébauché mon premier roman, l’histoire d’un petit garçon qui vivait dans une favela au Brésil. Cependant, il m’a fallu du temps, de la confiance en moi et je pense surtout, le bon timing dans ma vie, pour que je me mette enfin à l’ouvrage, sur le tard. J’ai écrit mon premier roman dans une fièvre incommensurable et une joie irrépressible.
2 Comment votre premier roman a-t-il été accueilli? Quel est votre rapport à votre lectorat?
Mon premier roman à être publié est en fait le second écrit, Vents divers. Quand les premiers avis de lecteurs sont arrivés je tremblais d’émotion. Je ne pensais pas à être aimée ou pas, juste à la joie d’avoir été lue. Pourtant, ce roman a été vraiment bien accueilli, le ton d’écriture surprenait parfois et je lisais les commentaires bouche bée. On y prend très vite goût aux retours de lecture. Si l’écriture est le sens donné à ma vie, mes lecteurs ont donné un sens à mon écriture. Ce sont eux qui donnent réellement vie au livre ! Eux qui l’animent. Il arrive même qu’ils vous fassent découvrir des choses que vous n’aviez pas perçues ! Je pense à cette lectrice qui a décodé les caractères de mes personnages suivant les prénoms donnés, c’est fou et imparable ! Un avis de lecteur est toujours, pour moi, un évènement.
3 Amélie Nothomb vous a lu, comment s’est déroulée cette rencontre?
Amélie Nothomb qui me lit ! Croyez-moi, j’en ai des frissons de surprise et je souris béatement. Je n’en suis toujours pas revenue. J’ai rencontré Amélie Nothomb en novembre 2019, après la sortie de Soif. Un choc ce roman. Un choc notre rencontre. Son regard sur vous est si bienveillant qu’il vous donne de la force. C’est à la suite de notre première rencontre que j’ai pris la décision d’envoyer mes manuscrits à un éditeur. Jamais je n’aurais osé demander à Amélie Nothomb de me lire. C’est mon éditrice qui l’a fait. Ses mots sont un cadeau inestimable, j’essaie chaque jour d’en être digne. Son regard ne me quitte pas.
4 Votre deuxième roman a également été publié aux éditions Lemart? Pouvez-vous nous le présenter?
L’arbre à papillons est un roman « gestatif », né de ma région-ventre. Je l’ai porté longtemps. Mon attachement à ce texte est presque viscéral. Écrit à la première personne du singulier avec un personnage central qui s‘appelle Marie, d’où l’amalgame fait parfois avec moi-même. Cependant, ce roman est avant tout la somme de mes nombreuses réflexions sur les mystères de la vie et le déroulement de nos existences. Les signes et les chemins à prendre, m’interpellent depuis toujours. Bien que le style d’écriture soit délibérément différent de Vents divers, si vous regardez de plus près la construction du texte comporte des équivalences : deux opposés, rapport d’équilibre et de métamorphose. Actuellement, j’écris la suite de L’arbre à papillons, qui pourra se lire soit comme une deuxième partie, soit comme un roman indépendant. À suivre…
Merci Naïma d’avoir lu Vents divers. Merci pour vos mots et cette chronique. Merci pour la croisée de nos chemins, que je n’oublierai pas